Fig. 1 : le système racinaire
Fig. 2 : les différents types racinaires : A racine pivotante, B racines fasciculées, C racines adventives
Les racines fasciculéesFig. 3 : les différents types de coiffe : A Asparagus, B Lemna, C Pandanus
La zone subterminaleFig. 4 : aspect global d'une zone pilifère dans une radicelle de Raphanus et coup transversale de l'epiderme d'une racine, ou l'on voit que certaines cellules de l'épiderme présentent un prolongement qui constitue le poil absorbant.
Ces poils racinaires manquent chez de nombreuses plantes aquatiques, mais on ne peut pas dire que le milieu aquatique entraîne leur disparition, puisque des Poaceae cultivées sur l'eau forment de longs poils. Les racines aériennes et chlorophylliennes d'Orchidaceae épiphytes de la forêt tropicale en sont dépourvues, mais présentent à leur place un manchon de cellules mortes, ou voile, permettant l'absorption de l'humidité atmosphérique.Fig. 5 : racines spécialisées : A racines contreforts chez Sloanea, B racines échasses chez Rhizophora, C racines lianes chez Ficus sp., D racines crampons chez Hedera helix, E racines épines, F racines vrilles chez Struthanthus, G racines ventouses, H racines tractrices chez Gladiolus sp.
Des racines de petite taille (principalement des racines adventives) permettent aux plantes de s'accrocher à un support. Il s'agit des crampons du lierre (Araliaceae), des épines du Maracanga (Euphorbiaceae), des vrilles des Struthanthus (Loranthaceae), des racines ventouses de Vanilla (Orchidaceae).Fig. 6 : racines tubéreuses : A chez Raphanus sativus le radis, B chez Daucus carota la carotte, C chez Ranunculs ficaria, D chez Dalhia sp.
Tout ou partie de la racine principale (carotte), des racines secondaires ou des racines adventives (dahlia) peut être hypertrophié. Ce phénomène est en rapport avec l'accumulation des réserves dans différents tissus : l'écorce (Renunculus ficaria), le phloème (carotte), le xylème (radis), etc.Fig. 7 : pneumatophores : A en eau douce chez Taxodium distichum, B en eau de mer chez Sonneratia alba
Sur de longues racines spongieuses faiblement enterrées, qui sont produites par des arbres de marais et subissent des conditions asphyxiques, apparaissent des pneumatophores sortant de la vase grâce à un géotropisme négatif et assurent les échanges gazeux par l'absorption d'air qui remplira des lacunes aérifères. On les rencontre chez les arbres de la mangrove (divers paletuviers), mais aussi chez des arbres de marécages d'eau douce (Taxodium distichum).Fig. 8 : rapports du gui et de son hôte : s' racine suçoir principale, r racines latérales avec suçoirs secondaires s'', h hypocotyle
Pratiquement seuls les Spermaphytes comprennent des espèces parasites. Si les rapports entre le parasite et son hôte ne s'établissent pas forcement par l'intermédiaire de racines, celles ci peuvent jouer un rôle de suçoirs dans certains cas, comme chez le gui par exemple. On observe tous les degrés de transformation de tout ou partie du système racinaire en plusieurs suçoirs, ou même en un suçoir unique.Fig. 9 : racine coralloide des Cycadales : A aspect macroscopique, B coupe longtudinale d'une extremité, mettant en evidence les zones infectées en foncé, C détail d'un tissu infecté, les cyanobactéries apparaissent en roue
Cette symbiose est illustrée par l'existence de :Fig. 10 : aspect d'une ectomycorhize : A détail d'une radicelle d'épicéa non mycorhizée, B détail d'une radicele d'épicéa mycorhizée
Certains champignons mycorhiziens ne pénètrent jamais dans les cellules des racines ; ils forment, autour de celles-ci (mycorhizes ectotrophes ou ectomycorhizes), un feutrage dense et plus ou moins épais, capable, au maximum, de s'insinuer entre les cellules des couches les plus extérieures de l'écorce, c'est le réseau de Hartig. D'autres champignons mycorhiziens pénètrent dans les cellules corticales (mycorhizes endotrophes ou endomycorhizes), mais cette intrusion est, en général, limitée par un mécanisme de phagocytose: les rameaux mycéliens s'avançant dans l'écorce au-delà d'une limite précise sont digérés. Dans quelques cas exceptionnels seulement, si l'arbre se trouve dans des conditions défavorables, certains champignons mycorhiziens peuvent devenir infectants: la symbiose se change en parasitisme. Enfin, il existe des ectendomycorhizes qui sont des types d'associations intermédiaires entre les deux formes précédentes, un manteau externe coexiste avec des hyphes qui pénètrent à l'intérieur des cellules racinaires, soit sous forme de pelotons, soit sous forme d'hyphes très courtes.Fig. 11 : les différents types de mycorhizes
Il a été démontré (marquage par le carbone 14, entre autres) que le partenaire fongique utilise - à la source et sans partage grâce à son union exclusive avec la racine les sucres et les mucilages, éventuellement aussi les vitamines, produits par le partenaire chlorophyllien. Beaucoup de champignons mycorhiziens sont, d'ailleurs, incapables de décomposer la cellulose et la lignine des litières et des débris végétaux enfouis dans le sol ; la seule source de carbone dont ils peuvent disposer se trouve donc dans l'appareil racinaire d'un arbre. Mais le partenaire chlorophyllien profite aussi de l'association: d'une part, le champignon augmente la surface de contact des racines avec le sol - le mycélium, qui s'étend très loin dans la terre, draine vers les racines de l'eau et des sels minéraux -, d'autre part, il apporte un complément alimentaire sous forme de molécules organiques immédiatement assimilables.Fig. 12 : nodosité des Fabaceae : A vue macroscopique, B coupe transversale partielle d'une nodosité, C détail d'un tissus nodulaire infecté par Rhizobium, les cellules touchées sont hypetrophiées
À ce moment de la lutte entre le Rhizobium infectant et la Fabaceae qui résiste, et à ce moment seulement, la nodosité constitue une unité fonctionnelle capable de réaliser ce que ni la bactérie ni la légumineuse ne peuvent faire séparément: l'assimilation de l'azote libre. Un pigment rouge analogue à l'hémoglobine (leghémoglobine) est élaboré dans les cellules de l'hôte, pigment protégeant de l'oxygène (nitrogénase) réducteur de l'azote ; l'ammoniac formé se combine avec un sucre : un aminoacide immédiatement assimilable est synthétisé.Fig. 13 : quelques types de disposition des racines secondaires, de gauche à droite, les racines secondaires sont en face des pôles ligneux, entre xyleme et phloème, face au phloème.
Dans la structure primaire d'une racine on reconnaît une assise pilifère unistrate et continue, constituée de cellules aux parois minces et cellulosiques, dont la plupart sont prolongées par un poil absorbant souvent ramifié. L'écorce est beaucoup mieux délimitée que dans la tige, car l'endoderme est bien individualisé, et elle est aussi plus importante dans la racine. Elle est constituée d'un parenchyme non chlorophyllien, mais d'un parenchyme de réserves. Quand l'assise pilifère disparaît, les cellules sous jacentes s'imprègnent de suberine, formant l'assise suberoïde des Manolopsides et la zone suberoïde des Liliopsides. En outre, l'écorce est souvent sclerifiée, au moins dans la zone externe, chez les Manolopsides.Fig. 14 et 15 : endoderme et stèle montrant la bande de Caspary et le passage des substances par le symplasme, et développement d'une cellule de l'endoderme dans une racine. A, la cellule est d'abord caractérisée par la présence d'un cadre de Caspary sur ses parois anticlines, B une lamelle de subérine se dépose ensuite sur toutes les parois internes, C enfin une couche de cellulose, souvent lignifiée, vient ensuite recouvrir l'intérieur de la lamelle de subériine.
Cette structure particulière de l'endoderme est conservée au niveau des parties les plus âgées de la racine situées au dessus de la zone pilifère, sauf dans de nombreuses Liliopsides et quelques Magnolopsides. Dans ce cas, des dépôts secondaires de subérine, parfois de cellulose, se font sur les parois latérales et profondes (cellules en U), et même sur toutes les parois (cellules en O), sauf pour les cellules situées au niveau des pôles ligneux qui conservent leur structure originelle (cellules de passage).Fig. 16 : coupe transversale d'une racine de Pteris
D'une manière générale, la racine des Pteridophytes ne présente que très peu de différenciations. L'installation des racines s'est faite suivant deux mécanismes :Fig. 17 et 18 : schéma tridimensionnel d'une racine primaire (en bas, à droite) et coupes transversales à quatre niveaux de la racine (A-D). A zone de croissance et de différenciation, B zone pilifère avec endoderme primaire, C zone de l'endoderme secondaire, D zone de ramification ou de formation des racines latérales, de l'hypoderme et de l'endoderme tertiaire (C écorce, CS barrière de Caspary, En endoderme, Ep épiderme, Hy hypoderme, LR ébauche d'une racine latérale, Mx métaxylème, P péricycle, PC, cellule traversée, PX protoxylème, RC coiffe, RH, poil absorbant, SL lamelle subérinique, XP parenchyme du xylème) et structure primaire de la racine de Ranunculus vicaria : A fragment de coupe transversale, B détail du cylindre central (e endoderme, p péricycle, P parenchyme cortical, XY xylème, PH phloème)
Fig. 19 : évolution de la croissance des structures secondaires dans une racine
Les structures racinaires secondaires observables sont donc, de extérieur vers intérieur, des :Fig. 20 : coupe transversale d'une racine de Pinus
Chez les Gymnospermes, on retrouve les mêmes caractéristiques anatomiques des racines, autant de leurs structures primaires que secondaires, que celles des Manolopsides. Seul, le xylème secondaire est différent : il est cette fois homogène, formé d'un seul élément de soutien et conducteur (fibres à trachéides alvéolées). Chez le genre Pinus, il comporte en plus de gros canaux sécréteurs schizogènes, montrant la nature résinifère de leur bois.Fig. 21 : coupe transversale d'une racine d'Iris germanica : A fragment de coupe transversale, B le cylindre central, C detail de l'endoderme, avec ses cellules à epaississements en U (e endoderme, p péricycle, PH phloème, MX, métaxylème, PX protoxylème, c.p.cellules de passage)
Au centre, on trouve une moelle constituée de parenchyme médullaire pouvant être lignifié. Un autre critère permettant de les distinguer des racines de Magnolopsides est la structure de l'endoderme, qui est ici caractéristique (cellules en U).Fig. 22 : coupe transversale d'une racine aérienne d'orchidée
On n'y trouve plus de poils absorbant, ceux ci n'ont ici plus de raison être. Le rhizoderme est très développé, pluristratifié et suberifié, formant un voile de cellules mortes très protectrices évitant la dessiccation, le velamen. L'exoderme est quand à lui unistratifié et suberifié. Le reste des structures sont identiques à celles que l'on trouve dans les racines typiques.Fig. 23 : coupe transversale d'une racine immergée d'Eichornia crassipes
On y trouve que de rares tissus, mais ceux ci sont très bien différenciés. Il y a peu éléments lignifiés et suberifiés : l'eau doit pouvoir circuler dans les paroi sans être arrêtée par des éléments hydrophobes. Les éléments conducteurs, surtout xylémiens, sont peu nombreux et mal individualisés. A la place, on trouve des canaux bordés de cellules où circule l'eau. Par contre, les plages phloèmiques sont bien nettes. Il n'y a pas de rhizoderme, mais un exoderme unistratifié très peu suberifié. Le parenchyme cortical est très important et possède des lacunes aérifères, permettant d'éviter l'asphyxie des tissus. Le parenchyme médullaire possède lui aussi une lacune aérifère.