Les Liliopsides représente la seconde sous-classe des Angiospermes. Elles sont souvent appelées monocotylédones.
  Dans l'ensemble, on peut dire que les Liliopsides sont moins diversifiées, ne serait ce que par le moindre nombre de leurs espèces (55000 espèces en 70 familles), moins perfectionnées que les Magnolopsides. Les Liliopsides sont cependant une indiscutable réussite de l'évolution : nous y trouvons les familles peut-être les plus spécialisées et les plus cosmopolites du monde des Angiospermes (Orchidaceae, Poaceae...).
Origines et classification
 
C'est Bernard et Antoine-Laurent  de Jussieu qui, au XVIII° siècle, ont rendu la distinction  entre Liliopsides et 
Magnolopsides  essentielle. A l'heure  actuelle, on pense que les Liliopsides se sont individualisées  très tôt à partir de la souche commune des Angiospermes,  souche aujourd'hui disparue mais proche des Magnoliidae. Ceci explique la  présence de caractères à la fois archaïques et  d'autres plus spécifiques.
 
Certains  caractères sont archaïques, puisqu'elles sont issues d'une souche  ancienne, marquée par de nombreux caractères ancestraux, parmi  lesquels le cycle trimère moins perfectionné que les autres,  la graine presque toujours à albumen persistant, le grain de pollen  monoaperturé... D'autres sont très particuliers, ils sont dits  monocotyloïdes, car ils ne se trouvent que chez les Liliopsides.  En effet, ayant divergé très tôt, les Liliopsides  ont eu tout le temps voulu pour évoluer dans un sens propre et tout à fait  original. La cause de cette évolution serait à rechercher dans  l'influence d'un habitat aquatique.
 
Quoi qu'il en soit, l'orientation évolutive des Liliopsides s'est traduite par une simplification des formes. Il y a eu « évolution simplificatrice ». Ainsi, on ne rencontre chez ce groupe qu'un seul cotylédon, des feuilles simplifiées, réduites au pétiole, aucunes formations secondaires.
 
En revanche,  il semble que la voie suivie par les Liliopsides ne leur permettait  plus, par la suite, une évolution aussi poussée que celle des  Magnolopsides. Par exemple, il est certain que le fait de ne plus  avoir de formations secondaires a réduit chez les Monocotyledones  bien des possibilités d'adaptation : la forme arborescente est parfois bénéfique pour l'espèce.
Les Liliopsides, groupe moins diversifié que les  Magnolopsides sont plus faciles à classer. On peut distinguer :  
- des Liliopsides ancestrales : les Alismatidae et les Areciidae,
- des Liliopsides moyennes : majorité des Liliidae, Zingiberiidae
- des Liliopsides surevoluées, dont certains groupes évoluent  encore à une vitesse rapide sous nos yeux : Commelidiinae, et Orchidales  (Liliidae).
 
 
Appareil végétatif
  
L'embryonL'unique  cotylédon qui caractérise cette classe d'Angiospermes résulte  du non-developpement d'un des deux cotylédons. La croissance de l'unique  cotylédon rejette sur le coté le point végétatif  de la tige qui acquiert une position latérale caractéristique.  Aussi, bien que la structure de l'embryon arrivé à son complet  développement soit en apparence très différente chez  les Liliopsides et Magnolopsides, l'origine du ou des cotylédons,  ainsi que le fonctionnement du meristeme apical sont fondamentalement les  mêmes chez les deux classes. 
Les racines 
Très généralement, la racine principale avorte dès la plantule.  Elle est remplacée par de nombreuses racines adventives qui naissent à la  base de la tige. Ce sont elles qui sont responsable du tallage des céréales.  Ajoutons que la coiffe a perdu la faculté de différencier des  poils absorbants, lesquels sont formés, grâce à un phénomène  de compensation (loi de Dollo : "au cours de évolution  d'une lignées, un organe disparu ne réapparaît jamais"),  par le rhizoderme des extrémités des jeunes racines.
 
Il n'existe  aucune Liliopside parasite : la raison en serait la perte de la  racine principale, laquelle joue chez les Magnolopsides parasites le rôle  d'organe de pénétration. 
 
 Structure de la racine  type des Liliopsides.
Les tiges 
Les tiges  feuillées sont de type essentiellement herbacé, car l'évolution  simplificatrice a fait disparaître les formations secondaires qui permettaient  l'épaississement progressif des racines et des tiges chez les Magnolopsides  et les 
Gymnospermes, et qui sont la cause du port arborescent avec tronc et branches. 
 Chez ces  groupes, les formations primaires sont très temporaires, très  vite remplacées par les formations secondaires qui assurent la rigidité des  organes. Aussi, les faisceaux conducteurs de sève n'ont besoin que  d'être en petit nombre.
Il n'en  est pas de même chez les Liliopsides, où les faisceaux  ne sont pas remplacés par des structures secondaires : ils assurent  la rigidité et il y a multiplication des faisceaux qui se répartissent  sur plusieurs cercles.
 
Le caractère  herbacé des Liliopsides se retrouve même chez les  espèces tropicales (palmiers, 
Yucca...) dont le port  semble arborescent. Chez ces espèces, la tige n'est nullement constituée  comme la tronc des arbres véritables. C'est une véritable tige  herbacée rendue rigide  et épaisse par le nombre très élevé des  faisceaux et par l'importante sclérification du parenchyme. De plus,  si la tige peut dans ces cas atteindre un volume assez important, c'est que  le meristeme apical accroît progressivement sa circonférence  jusqu'à ce qu'il ai atteint un diamètre définitif pour  une espèce déterminée. Il en résulte que la tige  a, sur une faible longueur, la forme d'un cône renversé dans  sa partie la plus jeune, généralement enterrée et pourvue  de nombreuses racines adventives, puis elle prend et conserve définitivement  la forme d'un cylindre.
 
Pourtant, chez quelques rares espèces (Liliales arborescentes : 
Yucca, Cordilyne,  Dracaena...), le tronc accroît en diamètre, mais c'est par  un mécanisme tout à fait différent de celui qui s'observe  chez les vrais arbres : les cellules les plus externes du cylindre central  se dédifférencient en un tissu dans lequel de nouveaux faisceaux  conducteurs de sèves apparaissent.
 
Les tiges  feuillées ne se ramifient généralement pas. Ce qui explique  que les ports arbustifs ou buissonnant n'existent pas chez les Liliopsides.  C'est, en fait, une conséquence de l'absence de cambium : une ramification  arienne, pour être rigide, impose l'épaississement des axes  les plus anciens.
Les feuilles 
Les feuilles  sont toujours simples et à nervation parallèle. Le limbe n'est  jamais divisé en plusieurs folioles indépendantes. Les feuilles  palmées ou pennées des palmiers semblent contredire ce fait  ; en fait, leurs divisions ne sont que des déchirures du limbe. Les  feuilles de Liliopsides n'ont, en fait, pas de véritable  limbe, et sont réduites à la base foliaire et au pétiole  : il en résulte un nervation parallèle. Par surevolution, limbe  et stipules ont disparus. Par compensation, le pétiole s'aplatit en  un faux limbe à nervures parallèles, tandis que la base foliaire  devient très importante et constitue généralement une  gaine enveloppant soit la tige, soit les feuilles les plus jeunes. Cette  gaine est fendue si les deux bords ne se réunissent pas (Poaceae),  soit même fermée si ses bords se soudent : la feuille forme  alors un véritable cylindre. De plus, cette gaine est souvent surmontée  d'une ligule. 
 Le faux  limbe, généralement rectiligne, peut devenir galbé,  ce qui lui donne l'aspect d'une feuille de Magnolopsides (Araceae, 
Smilax...).  Cette interprétation morphologique est confirmée par la physiologie,  le limbe et le pétiole  ont besoin pour croître de substances  de croissance différentes (adénine pour le limbe, auxine pour  le pétiole). Les feuilles de Liliopsides ne réagissent qu'à l'auxine. 
Appareil reproducteur
	  
Alors que  par rapport aux Magnolopsides ancestrales, l'appareil végétatif  des Liliopsides a subi une évolution considérable,  les fleurs ont au contraire conservé un type relativement archaïque,  le type 3. En particulier, évolution ne s'est pas traduite, comme  chez les Magnolopsides, par la pentamérie. La plupart des fleurs  de Liliopsides sont régies par une formule florale assez  uniforme : 3S + 3P + (3+3) E + 3C, qui est celle d'une fleur pentacyclique  trimère.
 
De façon  générale, les deux verticilles du périanthe sont concolores.  Soit les pétales deviennent sépaloïdes, soit, le plus  souvent, les sépales deviennent pétaloïdes (Liliaceae).  On donne à ces pièces le nom général de tépales,  qui ne préjuge pas de leur aspect. On peut donc écrire (3+3)  T + (3+3) E + 3C. Les pièces de ces deux verticilles peuvent également  se souder par leurs bords, donnant un périanthe gamophylle, qui, chez  les Liliopsides, n'est pas un caractère déterminant  au niveau de la systématique.
 
Les carpelles  sont soudés entre eux, de façon à former un ovaire composé,  les ovules sont nombreux. Le fruit, multiseminé est une baie ou une  capsule. La graine est albuminée.
 
Les fleurs  ne sont accompagnées que d'une seule prefeuille qui se situe à l'opposé de  la bractée mère. Les fleurs, parfois isolées, sont le  plus souvent groupées en inflorescence, dont le type est très  varié. l'inflorescence, contrairement aux rameaux feuillés, peut en effet se ramifier.