Description
Distribution
La famille est répandue dans toutes les régions tropicales et subtropicales du monde entier, ben que quelques genres se retrouvent dans des zones plus tempérées (Cercis, Gleditsia, Gymnocladus). La famille est exceptionellement bien représentée sur le continent africain ainsqi qu'en Amérique du sud.
Appareil végétatif
Les Caesalpiniaceae regroupent des arbres, des arbustes ou des lianes, caducs ou persistants, et plus rarement des herbes. Certaines espèces arborecentes ont un tronc pourvu de contreforts, et d'autres des rameaux épineux.
Les feuilles, alternes et spiralées, sont pennées à bipennées Caesalpinia et genres affines), rarement simples et unifoliolées, par reduction des folioles. Elles sont encore primitivement subopposées chez Ceratonia. Les folioles sont rarement réduites et le rachis rarement phyllodial. Certains genres présentent des nectaires extrafloraux (Senna, Chamaecrista), et des petiolules vrillés (Crudia, Afzelia). Les stipules sont presque toujours présentes et interpetiolaires, disposées en paires, et souvent caduques. Parfois, on rencotre des épines intrastipulaires (Bauhinia). Chez les espèces lianescentes du genre Bauhinia, certaines feuilles sont transformées en vrilles et redevenues supposées par abortion d'un entre-noeud. Endin, quelques espèces ont leur pétiole transformé par myrmecophilie.
Contrairement aux autres Fabales, les racines des Caesalpiniaceae ne sont que rarement pourvues de nodulosités. On les rencontre par exemple chez les ChamaecristaCassia qui en sont dépourvus.
Reproduction
Les inflorescences, axillaires, terminales ou cauliflores, solitaires, fasciculées ou plus communément paniculées, sont des racèmes ou des épis, rarement réduits à des fleurs solitaires. Elles sont souvent munies de bractées et de bractéoles, souvent caduques, ces dernières étant typiquement grandes, colorées et souvent persistantes chez les Detarieae et les Amherstieae.
Elles rassemblent des fleurs périgynes, rarement hypogynes, généralement bisexuées et plus ou moins zygomorphes, plus rarement actinomorphes ou unisexuées, avec dioecie ou polygamie (Gymnocladus, Gleditsia, Ceratonia). Les Caesalpiniaceae présentent donc des fleurs qui vont d'une actinomorphie similaire à celle des Mimosaceae à une zygomorphie annonçant celle des Fabaceae : d'un point de vue structurel, leur fleur est donc intermediaire entre ces deux familles.
L'hypanthium est court à cupuliforme ou turbiné (Bauhinia). Il possède frequemment des glandes nectarifères très variées. Le périanthe, frequemment très voyant, se compose de 4 ou plus souvent 5 sépales libres ou connés à la base, et imbriqués. Les 5 pétales, parfois absents (Ceratonia) ou uniques, sont imbriqués et ascendants, l'adaxial étant souvent réduit. L'androcée possède généralement 10 étaminres, parfois plus nombreuses (Cassia, Senna, Chamaecrista), aux filets libres ou diversement soudés, et aux anthères biloculaires, dehiscentes par des fentes longitudinales ou des pores apicaux. L'ovaire, pédonculé ou sessile, est libre ou adné à la base de l'hypanthium. Unicarprellé, il renferme un ou de nombreux ovules anatropes, disposés sur deux rangs de part et d'autre de la suture adaxiale. Le style est terminal, souvent recourbé, et le stigmate est pelté ou capité, parfois très réduit.
Le fruit est un légume généralement oblong à linéaire, parfois comprimé latéralement, droit ou courbé. Il est déhiscent, pourvu de deux valves, et sa nature est charnue à ligneuse, ou indéhiscent, et il est alors souvent drupacé ou samaroide, glabre, pubescent (Sindora) ou épineux (Caesalpinia). Les graines, frequemment aplaties, ont un testa membraneux ou coriaces, et sont parfois arillées. L'endosperme est parfois absent, le radicule est droit ou legerement oblique, et les cotylédons sont charnus ou foliacés.
Classification et phylogénie
Les expressions très diverses, encore hésitantes, d'un plan floral caractéristique, l'absence de formes herbacées à cycle court, le faible développement des nodosités racinaires, la rareté des Caesalpiniaceae hors des tropiques, donnent à penser que cette famille constitue un groupe de Fabales ancien et peu spécialisé.
Bentham (1865) puis Taubert (1894) divisèrent les Caesalpiniaceae en 8 tribus, tout en précisant que leurs délimitations étaient trop souvent artificielles, et qu'elles manquaient de clarté. Puis Hutchinson (1964) divisa la famille en deux sous-familles : les Caesalpinioideae, définies par leurs petites bractéoles caduques et les Brachystegioideae, possédant de grandes bractéoles persistantes. Toutefois, cette classification n'empecha pas que certains genres étaient très difficiles à attribuer à une des deux sous-familles.
Plus rècemment (Cowan, 1981, et Breteler, 1995) definissèrent 5 ou 6 tribus principales, sur la base d'un certain nombre de caractères comprenant la nature des feuilles, l'irrégularité de la fleur, le degrés de fusion des sépales et le mode de déhiscence des anthères.
Les Cercideae, comprennant 5 genres, ont des feuilles simples ou bilobées, développant rarement deux folioles libres. Cowan (1981) suggéra qu'il s'agissaitt du groupe le plus primitif de la famille (Cercis, Bauhinia...).
Les Caesalpinieae ont des stipules latérales ou absentes, et des feuilles le plus souvent composées (Acrocarpus, Gleditsia, Caesalpinia, Pterolobium, Delonix, Peltophorum...).
Les Cassieae ont des stipules latérales, et des fleurs avec un hypanthium court ou absent (Cassia, Chamaecrista, Dialium, Senna...).
Les Detarieae, associées aux Amherstieae par Breteler (1995), ont des bractéoles parfois absentes (Afzelia, Amherstia, Brownea, Copaifera, Saraca, Sindora, Tamarindus...).
Les Macrolobieae ont des bractéoles valvaires et persistantes, et sont originaires d'Afrique et d'Amérique du sud (Macrolobium...).
Intérets
De nombreuses Caesalpiniaceae, remarquables par l'éclat de leurs fleurs, sont cultivées pour l'ornement des jardins ou des avenues dans les pays tropicaux ; la plus répandue est le flamboyant (Delonix regia), arbre endémique de Madagascar, qui se couvre, pendant les saisons sèches, de magnifiques fleurs écarlates. Le genre Bauhinia comprend aussi des espèces ornementales à grandes fleurs jaunes ou pourpres.
Dans le genre Cassia existent des arbres ou arbustes à fleurs ornementales et d'autres recherchées en raison des propriétés laxatives dues à des hétérosides anthraquinoniques de leurs gousses (casses et sénés). La pulpe qui entoure les graines dans les gousses du tamarinier (Tamarindus indica), grand arbre des régions arides de l'Afrique et de l'Asie méridionale, est utilisée pour la préparation de boissons gazeuses sucrées et acidulées. Le caroubier (Ceratonia siliqua), petit arbre à feuilles persistantes commun dans les régions périméditerranéennes, possède des gousses à pulpe sucrée, les caroubes, comestibles, mais surtout utilisées pour l'alimentation du bétail.
Les copals, produits résineux employés dans l'industrie des vernis, sont des exsudats du tronc de certaines Caesalpiniaceae africaines (Copaifera, Guibourtia...). L'écorce d'Erythrophleum guineense, grand arbre des forêts denses d'Afrique, est très toxique à cause de l'alcaloïde érythrophléine et utilisée, par les populations natives, comme poison d'épreuve.
Données éditées le 29 janvier 2012