Les Lilaeaceae sont une famille ne comprenant qu'une seule espèce
Lilaea scilloides (Poiret) Hartmann (synonymes :
Phalangium scilloides, Lilaea subulata), répandue dans les eaux peu profondes permanentes ou temporaires de l'ouest des Amériques, depuis le sud-ouest du Canada, jusqu'au Chili et en Argentine, et ce jusqu'à une altitude de 1700 m. Elles s'est naturalisée dans le sud est de l'Australie.
Il s'agit d'une plante herbacé annuelle, aquatique à amphibie, au port touffu (haut : 30 cm). Les feuilles sont basales, simples, linéaires et cylindriques (long : 15-30 cm, large : 1-3 mm), avec une base membraneuse et engainante formant au sommet une courte ligule (long : 2-5 cm).
L'inflorescence est très complexe. Chaque aisselle foliaire porte 1-2 fleurs femelles et un racèmes spiciforme pédonculé de fleurs bisexuées et de fleurs mâles. Les fleurs sont sessiles.
Les fleurs femelles sont entourées par la base engainante de la feuille et consistent en un carpelle complètement nu avec un style filiforme mesurant jusqu'à 30 cm de long.
Les autres fleurs se composent d'un tépale unique et bractéiforme, et d'une étamine réduite à une anthère sessile, et un ovaire supère constitué d'un carpelle nu, absent des fleurs mâles, au style unique très variable en longueur d?une fleur à l'autre. Les fleurs femelles et bisexuées possèdent un ovule unique anatrope, basal et érigé dans chaque carpelle.
Le fruit des fleurs femelles est une nucule anguleuse, souvent avec des crochets ou des cornes à l'apex. Les fruits des fleurs bisexuées sont des nucules aplaties avec une crête dorsale et des ailes latérales ondulées. Les graines n'ont pas d'albumen et l'embryon est droit.
Cette espèce vit en eu peu profonde et commence à fleurir quand le niveau de l'eau baisse. elle passe la saison sèche sous forme de graines, et est une plante caractéristique des mares printanières.
La structure de la fleur et de l'inflorescence de
Lilaea sont controversés. Certains auteurs considèrent les fleurs bisexuées comme des inflorescences partielles formées d'une fleur mâle et d'une fleur femelle, et le périanthe comme une excroissance du connectif.
Indépendamment de ces considérations, les Lilaeaceae représentent un lien entre les
Zannichelliaceae et les
Najadaceae. Par certaines proximités embryologiquees, cytologiques et palynologiques, elle sont fréquemment incluses parmi les
Juncaginaceae, bien que, contrairement à ces dernières, leurs tissus ne présentent aucun laticifères (P. B. Tomlinson 1982, A. Cronquist 1981). On a de plus trouvé certaines corrélations moléculaires entre
Lilaea et
Triglochin (D. L. Les and R. R. Haynes 1995).
Lilaeae scilloides et détail d'une fleur hermaphrodite.