Syn. : Dionée, gobe mouche 

Distribution

Amérique du nord (est Etats-Unis : Alabama, New Jersey, North Carolina, South Carolina, Pennsylvania). Marais, tourbières, savanes.

Description

Vivace rhizomateuse, rhizombe bulbiforme axillaire. Feuilles : rosulées par 4-8, composées de 2 lobes subréniformes (long : 10-30 mm, large : 5-17 mm), parfois rougeâtres, base obtuse, apex obtus, face inférieure glanduleuse et garnie de 3 cils, marges avec 15-20 dents subtriangulaires et imbriquées, pétiole ailé (long : 20-60 mm). Inflorescences : fleurs groupées par 2-15 en cymes ombelliformes terminales. Fleurs : actinomorphes, bisexuées, calice à 5 sépales libres, corolle à 5 pétales obovaux, libres et blancs, 10-20 étamines libres, ovaire supère à 5 carpelles, style unique. Fruits : capsules ovoides à dehiscence irrégulière.

Informations

La dionée a été la première espèce de plante carnivore à attirer l'attention des botanistes, en raison de la fermeture rapide de ses pièges. Citée dès 1743, elle a été officiellement découverte par Dobbs, gouverneur de la Caroline du Nord, vers 1760. Dobbs fit part de sa découverte à Collinson, et c'est Ellis qui étudia la plante et qui la décrivit comme une « machine à attraper sa nourriture ». Dès lors, elle fut nommée sensitive flytrap, ce qui peut être traduit en français par l'expression « attrape-mouches sensitif ». Néanmoins, Linné, bien que l'ayant classée avec les plantes « sensitives », n'était pas convaincu du carnivorisme de l'espèce. Ellis quant à lui considérait les cils qui permettent de détecter les proies comme des épines destinées à perforer les insectes. Le carnivorisme de la dionée n'à été démontré, par Charles Darwin, que vers 1865. Le nom de cette espèce vient de Dioné, divinité grecque mère d'Aphrodite qui correspond à la Vénus romaine. Il a été attribué par Linné à cette plante en raison de sa beauté : Vénus est précisément la déesse de la beauté.

La dionée est une plante active, et le déclenchement du piège est provoqué par deux attouchements successifs de l'un des cils internes ou de deux cils de la même feuille. La fermeture s'effectue en 1/30 s par temps ensoleillé; cette rapidité s'estompe lorsque la température diminue et également lors du vieillissement de la feuille. Les lobes sont légèrement concaves, et l'insecte prisonnier peut se mouvoir à l'intérieur; si la proie est de trop petite taille, elle peut même s'échapper entre les dents qui ne sont pas entièrement closes. Si en revanche l'insecte est adapté à la taille de la plante, les 2 lobes se resserrent l'un contre l'autre avec une force telle qu'ils peuvent écraser certaines victimes. La feuille dépérit après les captures successives de 4 insectes. Le déclenchement en 2 temps, c'est-à-dire qui nécessite 2 attouchements, évite au piège de se refermer fortuitement sur un autre corps qu'une proie, une poussière par exemple ; si, malgré tout, le mécanisme se déclenche accidentellement, les 2 lobes se rouvrent après un délai de 24 h environ. Le mode de fonctionnement de ces pièges a fait l'objet de plusieurs interprétations sans qu'une explication absolument plausible ait jamais été proposée ; la transmission de l'ordre de fermeture pourrait s'effectuer grâce à un signal électrique.