Syn. : Drosera lusitanica
Distribution
Europe (Portugal, sud Espgne), Afrique (Maroc). Maquis, rocailles.
Description
Vivace glanduleuse pubescente. Feuilles : rosulées et caulinaires, linéaires (long : 100-220 mm, large : 2-3 mm), circinées, base étroite, apex aigu, marges entières. Inflorescences : cymes terminales (long : 300 mm). Fleurs : calice à 5 sépales connés à la base, ovales (long : 10 mm), corolle à 5 pétales libres, obovaux et jaunes (long : 30 mm), 10-30 étamines libres, aux anthères introrses, ovaire supère, uniloculaire, à 5 carpelles. Fruits : capsules ovoides (long : 18 mm).
Informations
Les échantillons les plus anciens, qui proviennent du jardin botanique de Coimbra, au Portugal, ont été envoyés en 1869 à Kew, en Angleterre. À la même époque, des exemplaires prélevés au Maroc, dans la région côtière, furent expédiés à Charles Darwin. Déjà, alors, les personnes qui connaissaient la plante s'en servaient chez elles pour capturer les mouches. Au Portugal, le nom local de Drosophyllum lusitanicum est d'ailleurs « gobe-mouches ». Le nom de genre est issu de drosos, « rosée », et de phyllon, « feuille ». Cette étymologie s'explique par la présence de glandes pédonculées et garnies de mucilage brillant, qui couvrent les feuilles telles des gouttes de rosée.
L'espèce subit en été des longues périodes de sécheresse, pendant lesquelles la seule humidité qu'elle reçoive est la rosée nocturne. C'est la seule Droseraceae qui vive dans un milieu aussi sec.
Drosophyllum lusitanicum est une plante passive dont les feuilles sont munies de glandes; celles-ci sont de deux sortes: les glandes à pédicelles, réparties sur le dessous et sur le bord des feuilles ; les glandes sessiles, distribuées quant à elles sur presque toute la surface des feuilles. Les glandes à pédicelles sont immobiles ; elles sécrètent un mucilage qui colle à l'insecte venant à son contact. La proie se débat alors et glisse vers les tentacules inférieurs, dont le mucilage l'enrobe rapidement; elle meurt par étouffement. À ce stade, elle entre en contact avec les glandes sessiles, transparentes, qui sécrètent les enzymes nécessaires à la digestion, additionnés d'acides (un moustique, par exemple, est digéré en une journée). Les glandes à pédicelles ont la possibilité de se garnir de nouveau, assez rapidement, du mucilage de capture. En dehors des feuilles, on trouve également des glandes à pédicelles sur les hampes, les bractées et les sépales; dans ce cas, elles ne sont pas associées à des glandes digestives.