Distribution
La famille est cosmopolite, mais est plus rare dans les régions tropicales de basse altitude. L'Afrique du sud est son plus grand centre de diversité ; l’est du bassin méditerranéen et les régions d'altitude d'Amérique du sud sont aussi particulièrement riches en espèces.
Appareil végétatif
La plupart des Iridaceae sont des herbes vivaces cespiteuses, rarement annuelles ou sous-arbustives, possédant des organes de réserve comme des cormes (Gladiolus, Iris...), des rhizomes (plusieurs Iris, Sisyrinchium) ou plus rarement des bulbes (quelques Iris). Les feuilles, souvent persistantes, basales et caulinaires, sont généralement étroites et linéaires, plutôt coriaces et habituellement disposées sur 2 rangs, formant souvent un éventail plat. La nervation est parallèle.
Reproduction
Les fleurs, bisexuées, actinomorphes et zygomorphes, sont parfois solitaires (Crocus), mais plus généralement groupées en cymes monochasiales axillées par deux bractées spathacées, foliacées ou membraneuses, en épis, en ombelles, ou en racèmes (Ixia, Gladiolus). Ces inflorescences sont portées par une tige aerienne (souterraine chez Romulea), simple ou ramifiée, souvent comprimée, anguleuse ou ailée.
L’ensemble de la famille est caractérisée par des fleurs qui ont 6 segments perianthaires disposés régulièrement (Sisyrinchium) ou irrégulièrement (Gladiolus), et sont soudés en un tube à la base (Crocus) ou bien plus ou moins libres (Moraea). Les segments du périanthe sont en 2 verticilles plus ou moins égaux, donnant un fleur à forme régulière, ou disposés en 2 séries d’apparence différente ; certains Iris sont un bon exemple du deuxième cas, avec les 3 segments externes réfléchis ou étalés horizontalement et garnis de poils, alors que les 3 segments internes sont érigés et glabres. Chez Patersonia, le verticille interne est extremement réduit.
Il y a 3 étamines opposées aux segments externes du périanthe, parfois réduites à 2 accompagnées d'une staminode (certaines Diplarrhena). Elles peuvent être disposées unilatéralement, et les filets sont libres ou plus ou moins connés. Les anthères sont biloculaires et presque toujours à déhiscence extrorse, très rarement latrorse, et longitudinale, très exceptionellement apicale. L’ovaire est infère, très rarement supere (Isophysis), formé de 3 carpelles soudés et de 3 loges avec des placentas axiles, ou plus rarement une loge avec 3 placentas pariétaux. Les ovules, anatropes, sont généralement nombreux, rarement uniques ou peu nombreux. Le style est un des caractères les plus variables, et possède 3 ramifications apicales dans sa forme la plus simple, avec des surfaces stigmatiques terminales, comme chez de nombreux Crocus. Cependant, chez plusieurs genres (Iris, Moraea...), le style a évolué sous la forme de 3 structures pétaloïdes plates et souvent colorées qui sont garnies de crêtes développées et remarquables dépassant la surface stigmatique.
Chez Iris, ces ramifications du style sont réfléchies et forment avec les 3 segments externes du périanthe un organe protecteur en forme de tunnel au-dessus de chaque anthère. Les insectes pollinisateurs, attirés par le nectar à la base des segments, et par un signal coloré sur le limbe développé des segments, se couvrent de pollen en avançant dans le tube.
Même si la plupart des Iridaceae sont pollinisées par les insectes, quelques espèces sont pollinisées par les oiseaux, comme chez Rigidella aux fleurs écarlates, ou par le vent, comme chez Dierama, où les tiges et les pédicelles sont très longs et fins.
Le fruit est une capsule loculicide, quelquefois ligneux et indehiscent, et les graines, parfois ailées, ont un petit embryon et un albumen abondant.
Classification et phylogénie
La famille est rattachée aux
Liliaceae et aux
Amaryllidaceae, et était jadis considérée comme un ordre (Hutchinson) ou un sous-ordre.
Les Iridaceae peuvent être reparties 4 sous-familles (P. Goldblatt 1990, 1991 ). Les
Isophysidoideae sont monospécifiques, comprenant le genre tasmanien
Isophysis caractérisé par un ovaire supère.
.Les autres sous-familles étant les
Iridoideae, cosmopolites, les
Nivenioideae et les
Ixioideae essentiellement concentrée en Afrique, au sud du Sahara.
Elles sont aussi réparties en 11 tribus, sur la base de caractères tels que le type d’organe de réserve et le degré de régularité ou d’irrégularité dans la forme de la fleur. Les plus importantes de ces tribus, classées à partir de la plus primitive avec des rhizomes et des fleurs régulières, sont :
Sisyrincheae (
Sisyrinchium,
Libertia...) ;
Mariceae (
Cypella...) ;
Irideae (
Iris...) ;
Ixieae (
Ixia,
Freesia,
Lapeyrousia...) ;
Croceae (
Crocus,
Romulea..) ;
Gladioleae (
Gladiolus,
Tritonia,
Acidenthera...) pour terminer avec les
Antholyzeae (
Antholyza,
Anomalesia...) qui est considérée comme la tribu la plus évoluée avec des fleurs très irrégulières.
Intérets
La valeur de la famille réside principalement dans ses plantes ornementales : Gladiolus, Iris, Crocus, Freesia, Ixia, Watsonia, Sparaxis, Crocosmia et Tigridia, genres dont il existe de nombreux cultivars.
Le safran, obtenu à partir de Crocus sativus, est très employé en teinture et comme condiment en cuisine. C’est une denrée chère, récoltée à la main, qui est constituée par les stigmates séchés. Il faut quelque 60.000 à 80.000 fleurs pour obtenir cent grammes de safran. La racine d’Iris germanica et d’I. florentina (essence de violette) est utilisée dans la fabrication de parfums et de cosmétiques. En Afrique du sud, quelque espèces toxiques (Homeria, Moraea) posent des problèmes significatifs en agropastorisme.