La plupart des Liliaceae sont des plantes herbacées et parmi celles-ci, un fort pourcentage ont des organes de réserve renflés, comme des bulbes, des cormes, des rhizomes ou des racines charnues épaisses. Cependant, certains genres comme
Aloe et
Haworthia sont des plantes succulentes aux feuilles persistantes, parfois arborescentes, et quelques autres comme
Lapageria sont des plantes grimpantes aux tiges ligneuses et au feuillage persistant. En Australie, de nombreux genres ont évolué dans des conditions extrêmes de sécheresse et n’ont que peu de ressemblance avec les autres membres de la famille.
Borya, par exemple, produit des touffes de feuilles en forme d’aiguilles et des capitules denses ressemblant à ceux d'
Armeria (
Plumbaginaceae).
Chez les Liliaceae rhizomateuses, dans le cas le plus simple, le rhizome est monopodial : la pousse florifère se forme à partir d’un bourgeon latéral (
Aspidistra). Mais, le plus souvent, le rhizome est sympodial Généralement, il n’y a qu’une seule pousse florifère par an (
Polygonatum,
Convallaria...), et, plus rarement, plusieurs (
Asparagus). Exceptionnellement, la pousse florifère devient ligneuse et persiste plusieurs années (
Ruscus). Les feuilles portées par le rhizome sont rudimentaires, réduites à des écailles et dépourvues de chlorophylle. Mais, lorsque le rhizome est jeune, il porte également des feuilles aériennes complètes, qui sortent de terre pour s’épanouir ; en effet, ces feuilles sont nécessaires à son alimentation carbonée. Devenue adulte, la plante fleurit et la pousse florifère porte de nombreuses feuilles vertes à la base. Celles ci suffisent à alimenter le rhizome et même à mettre en réserve les substances nécessaires à la pousse suivante : le rhizome ne porte plus que des écailles. Un cas plus particulier est celui où toutes les feuilles assimilatrices de la base disparaissent : la pousse florifère est alors limitée à l’inflorescence qui, pour compenser la perte des feuilles assimilatrices, transforme ses rameaux en cladodes (
Ruscus,
Asparagus).
Les Liliaceae bulbeuses ont aussi une tige modifiée, le bulbe, mais, contrairement au rhizome, extrêmement courte et d’orientation verticale. Les feuilles, dépourvues de chlorophylle, dilatées et généralement réduites à la gaine, sont emboîtées les une dans les autres : on les appelle des écailles si leur insertion sur le bord du bulbe n‘est qu’un croissant (
Lilium), des tuniques si c’est un anneau, les bords latéraux étant réunis l’un à l’autre. Dans ce dernier cas, il peut arriver que les tuniques les plus internes se prolongent par un limbe aérien et chlorophyllien (
Hyacinthus). Le bourgeon terminal de cette tige donne la pousse aérienne florifère, parfois accompagnée de pousses issues de bourgeons axillaires. Bien que la croissance au cours des années se fasse en hauteur, les bulbes ne sortent pas progressivement du sol. En effet, d’une part les parties les plus anciennes du bulbe se désorganisent (chez
Lilium, les pousses bulbeuses correspondent à 2-3 ans ; chez
Tulipa, il y a destruction rapide des pousses précédentes, et le bulbe est limité à une seule pousse bulbeuse) ; d’autre part, les jeunes racines ont la particularité de se contracter et de renfoncer le bulbe en terre.
On assiste chez les bulbes à deux courants évolutifs. Par évolution régressive, les bulbes, de vivaces, peuvent devenir bisannuels ou annuels (
Allium). Généralement cette évolution régressive est compensée par des phénomènes de multiplication végétative par des bulbilles, des caieux, assurant la survie de l’espèce. D’autre part, par surevolution, les bulbes se transforment en bulbes solides : les feuilles, au lieu de constituer des organes de réserves, se réduisent à des bractées protectrices, tandis que sa base se développe en une masse volumineuse dans laquelle les réserves s’accumulent (
Colchicum). Ce type montre également le passage du bulbe au rhizome. Dans certains cas (
Verartrum), on ne sait pas très bien si l’on est en présence d’un bulbe solide ou d’un rhizome à course plus ou moins oblique
Les feuilles, généralement caduques, alternes, opposées ou pseudo-verticillées, peuvent être basales, linéaires et pennatinervées (
Ornithogalum,
Endymion,
Eremurus,
Anthericum) ou caulinaires, ellipsoïdales et avec des nervures en former de filet (
Trillium). Chez
Gloriosa, des vrilles sont produites à l’extrémité des feuilles, alors que chez
Asparagus, les feuilles sont réduites à des écailles insignifiantes. Chez
Ruscus, il en est de même, et ce qui parait être des feuilles endurcies sont en fait des rameaux latéraux cladodisés.