Les Scheuchzeriaceae consistent en une espèce unique et assez rare,
Scheuchzeria palustris L.. (Sp. Pl. 338. 1753), répandue dans les régions tempérées froides de l'hémisphère nord, notamment dans les marais à sphaignes. C'est une plante relique des glaciations. Son nom rend hommage à Johann Jakob Scheuchzer (1672-1733), un botaniste suisse.
Ce sont des plantes herbacées vivaces et rhizomateuses. Les feuilles sont alternes, linéaires (long : 2-30 cm), dotées d'une gaine basale embrassant la tige et se terminant par une ligule.
Les fleurs sont actinomorphes, bisexuées et regroupées par 3-10 en racèmes terrminaux pourvus de bractées. Le périanthe se compose de 6 tépales libres et biseriés, lancéolés (long : 3 mm), vert jaunâtre. Il y a 6 étamines libres et biseriées, aux anthères basifixes, biloculaires et à dehiscence extrorse et longitudinale. L'ovaire est supère, formé de 3-6 carpelles seulement soudés à leur base, avec 3-6 loges, chacune contenant 2 ou plus ovules anatropes, érigés et basaux. Chaque carpelle porte un stigmate sessile.
Le fruit est composé d'un certain nombre de follicules (long : 3-4 mm), renfermant 1-2 graines exalbuminées. L'embryon possède un cotylédon arrondi et une petite plumule. La floraison est estivale.
Certains botanistes considèrent que la famille devrait également inclure
Triglochin, qui est placé ici parmi les
Juncaginaceae. Il n'y a cependant aucun doute sur la relation étroite existant entre
Scheuchzeria et
Triglochin, tous deux possédant de nombreux caractères communs. Les six carpelles disposés sur deux verticilles et les segments perianthaires libres sont considérés comme des caractères primitifs et indiquent un lien avec les
Alismataceae. La majorité des systématiciens modernes approuvent la discrimination entre Scheuchzeriaceae et Juncaginaceae (J. W. Thieret 1988).
Scheuchzeria palustis