Le polymorphisme foliaire des Cupressaceae ne permet pas de caractériser aisément les différents genres. On les distingue donc par la forme des cônes, selon quatre sous-familles.
Les
Cupressoideae (
Cupressus, Chamaecyparis, Fokienia) sont un groupe originaire de l'hémisphère Nord, aux cônes femelles ligneux et sphériques.
Les
Actinostroboideae (
Actinostrobus, Tetraclinis, Callitris, Widdringtonia, Fitzroya, Diselma) sont surtout localisées dans l'hémisphère Sud.
Les
Thujopsidoideae (
Libocedrus, Thuja, Thujopsis).
Les
Juniperoideae ne comportent un seul genre (
Juniperus) et 40 espèces. D'après Hagerup (1934), le cône femelle des
Juniperus constitue une fleur présentant au sein des Gymnospermes une ébauche d'angiospermie : il suffirait en effet que les trois ensembles bractée-écaille se soudent dès la formation du cône pour que l'on obtienne un ovaire clos d'
Angiosperme type
Caryophyllales. Mme Lemoine-Sébastian a montré en 1968 que les cônes femelles des Gymnospermes sont en réalité des inflorescences ; on ne peut donc homologuer ce cône à un ovaire.
La morphologie foliaire permet de distinguer deux groupes de
Juniperus : le groupe sabina, qui comporte des
Juniperus méditerranéens à feuillage cupressoïde (rameaux non piquants), et le groupe oxycedrus à feuilles piquantes.
Ici, la famille est considérée à son sens strict : de nombreux auteurs y adjoignent les
Taxodiaceae. La séparation des deux famille est supportée par des preuves moléculaires et morphologiques : les Cupressaceae forment une branche monophylétique dérivant de celle menant aux Taxodiaceae. Toutefois, il n'existe pas non plus de différences fondamentales entre les deux familles (J. E. Eckenwalder 1976, R. A. Price 1989).
Une majorité de genres sont monospécifiques, les autres genres ayant une distribution disjointe ou relictuelle. Seul le genre
Juniperus, dont les graines sont dispersées par les oiseux, possède une distribution s'étendant sur la presque totalité de l'hémisphère nord.
La famille est très ancienne : un fossile de Cupressaceae a été daté du Jurassique (C. N. Miller Jr. 1988). Son importance et sa répartition géographique devaient être prépondérante durant le début de l'Ere Tertiaire.