Les fleurs sont solitaires (
Datura,
Nirembergia,
Mandragora...) ou réunies en inflorescences cymeuses, dont les structures sont troublées par des déplacements de feuilles et de fleurs et des avortements de rameaux. Ainsi chez la belladone (
Atropa belladona), les feuilles sont géminées sur les axes florifères du fait de la migration de la feuille du noeud inférieur. Dans plusieurs cas, les cymes multiflores bipares deviennent pauciflores unipares. À la suite de concaulescences, elles sont internodales (
Solanum nigrum) ou oppositifoliées (
S. macrocarpon). Dans d'autres cas, elles apparaissent ombelliformes ou racèmiformes. C'est un phénomène qui, bien que secondaire, ne se rencontre pratiquement que chez les Solanaceae.
L'inflorescence des Solanaceae
La fleur, très généralement bisexuées, est pentamère, avec une actinomorphie incomplète, l'axe de symétrie étant oblique. Cette tendance à la zygomorphie s'accuse chez les Salpiglossideae.
Le calice, formé de 5, rarement 3-10 lobes, souvent gamosépale, est persistant ou même accrescent, enveloppant alors le fruit (
Physalis,
Nicandra). Il est tubulaire ou campanulé. La corolle gamopétale, possède 5, rarement 3-10, lobes valvaires, imbriqués ou indupliqués. Elle peut être rotacée (
Solanum,
Lycopersicon), campanuliforme (
Nicandra,
Withania,
Mandragora) ou tubulaire (
Cestrum,
Nicotiana). Plus rarement, elle est bilabiée (
Schizanthus).
La symetrie oblique de la fleur des Solanaceae
Normalement, 5 étamines égales et alternipétales, qui s'insèrent sur la corolle, l'étamine postérieure se raccourcit (
Nicotiana,
Petunia), puis avorte (
Salpiglossis). Il ne subsiste que 2 étamines fertiles chez
Schizanthus. La déhiscence des anthères, fréquemment cohérentes mais non soudées, est longitudinale ou poricide (
Solanum). Elles sont bilovulaires, rarement uniloculaires.
Les carpelles, au nombre de 2, exceptionnellement de 5 (
Nicandra), sont insérés sur un disque intrastaminal, hypogyne, et placés obliquement par rapport au plan antéro-postérieur de la fleur. Leur multiplication par le développement de fausses cloisons ou par pléiomérie n'est pas rare. L'ovaire, supère, renferme de nombreux ovules insérés sur de volumineux placentas axiles. Le style est unique.
L'évolution du gynécée des Solanaceae
La pollinisation est entomogame ou ornithogame, l'auto-stérilité est fréquente.
Les fruits sont des baies indéhiscentes polyspermes (
Lycopersicon,
Solanum,
Atropa,
Capsicum,
Nicandra...) ou des capsules septicides (
Nicotiana), septifrages (
Datura où elles sont aussi épineuses) ou pyxidaires (
Hyoscyamus). Les graines sont petites, par exemple, il y en a 11000 dans un gramme pour le tabac, et albuminées. L'embryon est droit (
Nicotiana) ou courbe (
Atropa,
Datura,
Hyoscyamus...).