Cet ordre ne comprend que deux familles franchement inégales, mais étroitement apparentées, les Araceae et les Lemnaceae. La première, de grande taille, regroupe des végétaux tels que les arums, la seconde, très petite, rassemble de minuscules plantes aquatiques.
La position systématique fut toujours définie en fonction des deux caractères essentiels de l'inflorescence : la spathe et le spadice. Aussi Engler (1919-1964) donne-t-il à l'ordre le nom de Spathiflorae, le rapprochant des Cyclanthales et des Arecales dont Wettstein (1935) accroît l'ordre. Emberger (1960) rapproche davantage les Arales des Pandanales (spathe, fleurs minuscules, souvent unisexuées, albumen, mode de germination), parenté déjà soulignée par Jussieu (1852) et Endlicher (1836). Il les inclut dans le phylum des Piperales-Spadiciflores. Les Arales s'y individualisent par leur port herbacé, les feuilles à nervation souvent réticulée, les fleurs réduites, sans périanthe, à étamines peu nombreuses.
Enfin, des auteurs soulignent les affinités des Arales avec les
Liliales dont certaines inflorescences en épis (
Tupistra) rappellent celles des
Acorus (Hutchinson, 1959) ou bien les rapprochent des
Alismatidae (réactions sérologiques, nucelle réduit, particularités de certaines graines ou inflorescences). Cronquist (1981) et Takhtajan (1966) placent les Arales dans la sous-classe des Areciideae, à côté des Arecales, des Pandanales et des Cyclanthales. Bien que les
Arecaceae soient d'origine plus ancienne, il paraît difficile de les considérer comme les ancêtres des Arales. Le groupe dont seraient issus les deux ordres serait éteint et peut-être à rechercher (Eyde et al., 1967) parmi des apocarpiques. D'autres auteurs pensent que les
Liliopsides sont diphylétiques et que les Areciideae (Spadiciflores) dériveraient des
Piperales.