Les Géraniales, ou anciennement Gruinales, constituent un ordre dont la définition est très variable selon les auteurs. Les familles sont nombreuses, les principales étant les Geraniaceae, Oxalidaceae, Linaceae, Tropaeolaceae, Balsaminaceae, Erythroxylaceae, Lepidobotryaceae, Humirianaceae et Lymanthaceae. Les Geraniales se rencontrent essentiellement dans les régions tempérées et tempérées chaudes.
Les Geraniales sont des plantes herbacées ou suffrutescentes, rarement arborescentes, comme certaines Oxalidaceae, à feuilles alternes ou radicales, parfois opposées, simples ou diversement divisées, avec ou sans stipules. Les fleurs hermaphrodites, actinomorphes ou zygomorphes comportent trois à cinq sépales, généralement imbriqués, et le sépale postérieur se termine parfois par un éperon ; des étamines en nombre égal ou double, rarement triple de celui des pétales ; un ovaire supère, soit syncarpe à placentation axile, soit apocarpe à placentation basilaire.
Excepté chez les Limnanthaceae et les Oxalidaceae dont les fleurs sont parfaitement symétriques, les Geraniales montrent une nette tendance à la zygomorphie. Parmi les Geraniaceae, le genre Geranium a des fleurs soit régulières, soit faiblement irrégulières ; cette zygomorphie s'accentue dans le genre Pelargonium dans lequel le sépale postérieur est pourvu d'un éperon soudé au réceptacle, et de ce fait peu apparent. Cet éperon devient entièrement libre et très visible chez les Tropaeolaceae. Chez les Balsaminaceae, non seulement il est très développé, mais en outre le nombre des sépales se réduit fréquemment à trois ; les pétales, sauf le pétale antérieur, se soudent deux à deux, et les cinq étamines sont cohérentes par leurs anthères qui forment un capuchon au-dessus du stigmate. L'éperon des Géraniaceae et des Tropaeolaceae est considéré par certains auteurs comme un appendice du sépale postérieur, par d'autres comme un appendice de l'axe floral.
Les auteurs sont loin d'être unanimes quant aux limites à attribuer à l'ordre des Geraniales, et l'on peut dire que chacun a ses conceptions à ce sujet. Comme l'écrit L. Emberger (1960), les affinités étroites qui existent entre les cinq familles considérées comme Geraniales par Hutchinson ont été reconnues depuis longtemps, notamment par G. Bentham, J. D. Hooker et H. Baillon. Toutefois, pour Emberger, les Geraniales comprennent encore les Linacées, les Lepidobotryaceae, les Humiriaceae, les Érythroxylaceae et les Balsaminaceae. Emberger (1960) rapproche les Geraniales des Malvales ; il considère ces deux ordres comme appartenant à un même phylum. Ils ont en effet en commun des caractères morphologiques : calice involucré de certaines Geraniaceae, corolle souvent tordue, disposition plus ou moins nette des étamines en colonne, feuilles stipulées, obdiplostémonie, auxquels s'ajoutent certains caractères cytologiques.
L'utilisation des Géraniales est très restreinte ; cependant, certaines ont donné naissance à de nombreuses variétés de plantes ornementales : pélargonium ("géranium" des fleuristes), capucine, balsamine, oxalis... Les Averhhoa sont dess Oxalidaceae arborescentes produisant des fruits très acides et comestibles. Enfin, une Erythroxylaceae est bien connue : il s'agit d'Erythroxylum coca, d'Amérique du sud, le coca.