Les Urticales groupent environ 5000 espèces reparties en quatre familles : les Ulmaceae, les Moraceae, les Cannabaceae et les Urticaceae. Ce sont des familles qui sont assez peu distinctes les unes des autres, et que certains botanistes regroupaient parfois. Certaines se sont adaptées aux régions tempérées, mais la majorité appartiennent aux régions chaudes.
Ce sont des plantes apétales qui possèdent des fleurs petites, généralement unisexuées, dépourvues de corolle et ayant un nombre d'étamines épisépales égal à celui des pièces du calice. Elles sont souvent tétramères. L'ovaire supère, uniloculaire, quelquefois biloculaire, renferme un ovule unique par loge. Les fleurs, en majorité anémogames, sont toutefois entomogames chez quelques genres (
Ficus). L'anémogamie est favorisée par la disposition des inflorescences qui sont généralement très condensées. Le fruit est un akène, une samare (
Ulmus), plus rarement une petite drupe (
Morus). Les fruits d'une même inflorescence s'agrègent souvent entre eux, et avec les axes floraux pour former un fruit multiple : fruit des
Morus, des
Ficus, etc...
Au niveau de l'appareil végétatif, les traits principaux des Urticales sont la présence de stipules ordinairement fugaces et, dans l'écorce, celle de fibres souvent résistantes qui leur donnent alors une importance économique. Les caractéristiques anatomiques de l'ordre ressemblent à celles des
Malvales. Parmi les autres caractéristiques, fréquentes dans l'ordre, on peut citer l'existence de cystolithes (concrétions de carbonate de calcium) et celle d'un appareil sécréteur qui s'exprime de différentes manières : laticifères vrais non articulés chez les Moraceae et les Urticaceae, canaux sécréteurs, chez les Cannabaceae.
Les Urticales présentent une grande diversité de port et de types biologiques. On y rencontre, en effet, des phanérophytes de diverses dimensions, arbres de 40 à 50 mètres de haut (
Celtis) ou arbustes (
Trema), des hémicryptophytes (
Boehmeria), des géophytes, des épiphytes (
Ficus), des lianes (
Humulus), des herbes vivaces (
Urtica) ou annuelles (
Cannabis). Les fleurs, d'abord solitaires, s'assemblent pour donner des inflorescences de plus en plus condensées. Les rameaux inflorescentiels deviennent concrescents, formant une seule masse charnue. Certains de ces assemblages tendent à se disposer comme les éléments d'une fleur.
Ces états préfloraux indiquent un caractère surévolué. De profondes modifications accompagnent habituellement ces processus : zygomorphie, disparition du périanthe, réduction de l'androcée à une étamine. Une autre ligne évolutive des Urticales concerne la répartition des sexes : elle va des plantes aux fleurs hermaphrodites (
Ulmus) à celles qui sont polygames (
Celtis), monoïques (
Parietalis) et enfin dioïques (
Humulus). Ces modifications résultent de l'avortement plus ou moins complet de l'androcée ou du gynécée. La sexualité est d'ailleurs instable, ce qui se traduit par des phénomènes de masculinisation ou de féminisation d'intensité variable.
L'ordre a été découpé en quatre familles étroitement apparentées. Les fleurs des Ulmaceae et des Cannabaceae ont des filets staminaux dressés dans le bouton ; ils sont infléchis chez les Moraceae et les Urticaceae. Les Ulmaceae, jugées comme les plus primitives, regroupent des arbres et arbrisseaux hermaphrodites ou polygames ; leurs graines, exalbuminées, possèdent des embryons droits. Les Cannabaceae sont des herbes dressées ou volubiles, aux tiges fibreuses, dont les semences contiennent un albumen charnu et un embryon courbe ou spiralé. Les Moraceae, généralement ligneuses, renferment du latex ; leurs ovules sont pendants. Les Urticaceae, considérées comme les plus évoluées, sont ordinairement des herbes dont les ovules sont érigés. La famille des Eucommiaceae, est quelquefois incluse dans l'ordre près des Ulmaceae, mais ses caractères spéciaux la en font s'en détacher et se placer dans les
Hamamaliideae.
Les Urticales sont très anciennes (
Ficophyllum, Ficoxylon du Crétacé inférieur). Apparentées aux
Fagales,
Polygonales et
Caryophyllales, selon Emberger, elles seraient la souche de ces dernières. Placées par A. Takhtajan dans la sous-classe des
Hamameliideae, elles seraient, dans la conception de cet auteur, liées aux ordres amentifères et dériveraient directement des
Hamamelidales, ordre que L. Emberger classe dans son phylum des
Rosales.