Plantes et botanique

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Papaveraceae, Jussieu

Familles inclusesChelidoniaceae, Chymaceae, Eschscholziaceae, Platystemonaceae

Description

Le nom de la famille vient du genre Papaver, pavot, du mot celtique papa, qui signifie bouillie : en effet, on mélangeait le suc de la plante à la bouillie des enfants pour les faire dormir.

Distribution

Carte de repartition des Papaveraceae Cette famille est principalement répartie dans l'hémisphère nord tempéré. A la suite de la rupture des ponts continentaux entre l'Europe et l'Amérique, les genres ont évolués séparément et les Papaveraceae européennes sont assez différentes d'aspect des Papaveraceae américaines. Quelques espèces se trouvent en Amérique centrale et dans la région du Cap, en Afrique du Sud.

Appareil végétatif

Les Papaveraceae sont des plantes herbacées vivaces, annuelles ou bisanuelles, souvent acaules, les sous-arbrisseaux, arbustes et petits arbres persistants étant l'exception. Quelques espèces sont rhizomateuses. Le latex contenu dans les tissus peut être incolore, blanc ou coloré, et est souvent malhodorant. Les feuilles, opposées, alternes ou verticillées, sont simples et astipulées, le plus souvent très découpées ou subpalmées et d'aspect glauque car recouvertes de cire.

Chez les Papaveraceae, les nombres chromosomiques de base les plus répandus sont : x = 6 et 7 ; toutefois, selon les genres considérés, il est possible d'observer des nombres variant de 5 à 14 ; les cas de polyploïdie y sont fréquents.

Anatomie

L'anatomie des Papaveraceae est simple, le tige ne montre généralement pas de formations secondaires, ou alors elles sont très discrètes. On trouve des poils tecteurs simples ou pluricellulaires. On ne trouve de l'oxalate de calcium que dans la tige de Bocconia fructescens.

Toute la famille se caracterise par un appareil sécréteur interne constitué de cellules à latex isolées (Chelidonium, Sanguinaria, Macleya), de laticifères anastomosés (Papaver), ou d'idioblastes allongés remplaçant les laticifères. Tout cet ensemble produit un latex jaune, laiteux ou incolore.

Le latex de ces plantes, de couleur blanche, jaune ou rouge, renferme de nombreux alcaloïdes dont les plus connus sont la papavérine, la narcotine et la morphine extraite du pavot à opium (Papaver somniferum var. album). La grande chélidoine, ou grande éclaire (Chelidonium majus), est une Papaveraceae à latex âcre, jaune, utilisé quelquefois pour brûler les verrues.

Reproduction

Les fleurs sont solitaires ou assemblées en panicules, cymes, racèmes, ombelles ou corymbes axillaires ou terminaux, parfois subsessiles, avec une paire de bractée frequemment présente. Elles sont généralement grandes, entièrement cyclisées, et typiquement dimères chez les espèces européennes, les espèces américaines étant trimères. Cette coexistence de type 2 ou 3 au sein d'une même famille montre que le type 2 dérive du type 3. Seuls le nombre d'étamines ou de carpelle peut varier en diminuant. Chez certains genres (Eschscholzia, Meconella et Platystemon), le receptacle est expansé et prend la forme d'une coupe ou d'un anneau entourant le calice. Le perianthe et l'androcée sont parfois perigynes.

Les 2 ou 3 sépales sont libres ou connés et généralement rapidement caducs, tandis que que les 4 ou 6 pétales, parfois plus nombreux, parfois absents (Bocconia, Macleya), disposés sur deux verticilles probablement d'origine staminale, sont généralement libres et chiffonés en bouton.

Formation de l'ovaire composé uniloculaire des Papaveraceae



Les étamines sont nombreuses, mais décroissent chez les genres les plus sauf chez Canbya et Meconella, où elles sont comprises entre 4 et 15 unités, ont des filets parfois pétaloïdes et des anthères biloculaires à dehiscence longitudinale et extrorse. Contrairement à ce qui s'est passé chez les Ranunculaceae, le grand nombre d'étamines provient de la subdivision par n dédoublements de pièces staminales situés en nombre fixe et restreint sur deux verticilles : il y a meristemonie.

L'ovaire, supère, et uni- ou biloculaire, ou encore incomplètement à complétement multiloculaires à cause de l'intrusion variable des placentas, au nombre de 2 ou plus nombreux, et pariétaux.

Il résulte de la soudure plus ou moins amorçée de nombreux carpelles, réduits au nombre de 2 chez les genres les plus évolués. Ils sont soudés, mais sont séparés, sauf à la base, chez Platystemon. Les ovules sont nombreux. Les styles, libres à l'origine, peuvent se souder et former un plateau stigmatifère (Papaver).


Le fruit sec est capsulaire, sa déhiscence est paraplacentaire : elle se fait par des valves situées de chaque coté des placentas. Quelquefois, on a une capsule poricide ou à dehiscence transverse, ou une capsule indéhiscente. Chez Platystemon, le fruit est méricarpique, tandis qu'il est une silique chez Chelidonium.

Les Papaveraceae se distinguent par des graines à petit embryon et à albumen farineux ou huileux. L'albumen peut contenir des huiles fines, comestibles (huile d'oeillette extraite des graines de Papaver somniferum var. nigrum), âcres, purgatives ou toxiques, comme celle d'Argemone mexicana).

Classification et phylogénie

La famille est parfois décomposée en 4 sous familles : les Chelidonioideae (1-5 genres), les Eschscholzioideae (6-7 genres), les Papavaroideae (8-14 genres) et les Platistemonoideae (15-17 genres). Toutefois, ces groupements ont une phylogénie relative non encore parfaitement explicite. Les Fumariaceae ont parfois été interpretées comme une cinquième sous-famille, celle des Fumarioideae.

Le grand genre Papaver regroupe coquelicots et pavots. Les fleurs sont dimères, les étamines et les carpelles encore nombreux (8 à 10).

Meconopsis de l'Amérique du nord et Argemone d'Amérique possèdent des fleurs similaires à celles des Papaver. Les Eschscholzia ont des fleurs très variables. Les Platystemon, genre américain, se distinguent par le fait que les nombreux carpelles sont soudés uniquement à la base.

Les Chelidonium et les Glaucium, genre eurasiatique, n'ont plus que 2 carpelles, et leurs fruits sont des siliques uniloculaires. Les Glaucium sont des espèces des rivages maritimes qui ont leurs graines enfoncées dans une cloison épaisse secondaire qui occupe l'axe de leur silique.

Les Bocconia, petits arbustes d'Amérique tropicale aux fleurs apétales et les Macleya de l'Asie de l'est sont interessants par leur fleurs apétales disposées en grappes.

Intérets

L'opium est tirée du Papaver somniferum. Le coquelicot des champs, P. rhoeas, espèce jadis très courante dans les champs de céréales, tends aujourd'hui à disparaître de cet habitat à cause des pesticides employés.

Plusieurs espèces sont cultivées pour l'ornement : Dendromecom rigida, Eschscholzia californica, Marcleya cordata, plusieurs Papaver...

Les espèces de la famille