Les Sapindales sont des plantes dialypétales disciflores superovariées, c'est-à-dire des plantes dont les fleurs portent un disque et possèdent des pétales libres. Elles regroupent environ 7000 espèces. D'après L. Emberger (1960), 19 familles principales font partie, avec plus ou moins de certitude, de cet ordre. Les principales sont les les Sapindaceae, les Anacardiaceae, les Rutaceae, les Burseraceae, les Simaroubaceae et les Meliaceae. Elles se divisent en deux groupes, les une proches des Sapindaceae, les autres proches des Rutaceae. Ainsi, cet ordre en faisait jadis deux, voir trois : celui des Rutales, des Sapindales et celui des Terebinthales.
Les traits généraux des Sapindales sont leur localisation tropicale ou subtropicale, le caractère ligneux de l'appareil végétatif, la présence d'un appareil sécréteur interne développé, une simplification du plan floral à partir d'une formule de base pentamère. Cet ensemble est important du point de vue économique puisqu'il renferme, entre autres, des bois d'ébénisterie, les acajous en particulier, des plantes essentielles utilisées en parfumerie et l'immense groupe des agrumes (Rutaceae).
Les ex-Rutales comprennent 5 familles principales qui se reconnaissent aux caractères de leur appareil sécréteur : les Meliaceae possèdent des cellules sécrétrices isolées, les Rutaceae des poches globuleuses, les Simaroubaceae des tubes sécréteurs allongés périmédullaires, ces tubes se retrouvent dans le liber chez les Burseraceae et les Anacardiaceae, ces deux familles se distinguent par leurs ovules qui sont épitropes pendants chez les premières et apotropes dressés chez les secondes.
Voisines des ex-Rutales, les Sapindales au sens restreint ont des fleurs souvent zygomorphes, unisexuées, pentamères ou tétramères. La corolle est d'abord présente, mais l'apétalie s'affirme. L'androcée subit des réductions tout en tendant vers la périgynie. Le disque est fréquemment extrastaminal. L'ovaire de deux ou trois carpelles contient un à deux ovules apotropes. Les fruits sont vésiculeux ou ailés. Les graines exalbuminées sont fréquemment enveloppées d'un arille engendré par le funicule. Les feuilles sont généralement composées pennées. Les principales familles sont les Aceraceae, dont le fruit est une disamare, les Hippocastanaceae à capsule loculicide et les Sapindaceae aux graines arillées ; les Sabiaceae, les Julianaceae et les Melianthaceae ont peu d'importance.
Ce groupe constitue un bloc naturel qui, suivant A. Takhtajan, dériverait des Saxifragales. Il présente des affinités avec les Geraniales par l'androcée obdiplostémone et la formule florale de base identique : 5S + 5P + 5E + 5E' + 2-5 C, principalement par les Rutaceae qui n'en diffèrent que par la présence d'un disque intrastaminal hypogyne bien organisé, par la présence d'un appareil sécréteur et par le fait que ces plantes sont ligneuses au lieu d'être herbacées. Le statut de certaines familles placées tantôt dans un ordre, tantôt dans un autre, reste néanmoins imprécis. Des liens existent aussi avec les Euphorbiales, et le même problème se pose pour les Buxaceae dont l'appartenance à tel ou tel ordre fut contestée par les uns et approuvée par les autres. Il découle de ces considérations que, pour certaines familles marginales ou moins, les liaisons avec d'autres ordres sont multiples. Des tendances évolutives se dégagent vers les Celastrales, Rhamnales, par exemple. L. Emberger voit une parenté avec les Apiales et les Rubiales ; il place cet ensemble, y compris les Anacardiaceae, dans le même phylum.
Des restes fossiles ont été découverts dans les régions tempérées et froides du Crétacé et du Tertiaire où abondait une végétation caducifoliée particulièrement riche en Acéracées. Dans l'Éocène inférieur d'Amérique du Nord et d'Angleterre ont été récoltées des Rutaceae, des Anacardiaceae et des Sapindaceae, dont certains représentants ont persisté jusqu'à nos jours.